1- Place de l'église

D'abord, on voit… l'église

2 époques bien distinctes, et 2 sujets d’étonnement :
Le clocher est roman
(Moyen-âge) sauf le dernier « étage » (du 18ème siècle). En tournant autour, on distingue bien ses 2 niveaux d’ouvertures (certaines bouchées), une ouverture étroite et haute bouchée, des lits de pierres « en arête de poisson », des colonnettes (très abimées avec leur chapiteau au sud et au nord).
Le clocher ne semble pas avoir été « rabattu » à la Révolution.

L’église est baroque (période 17-18e siècle) : chevet plat, fenêtre triples…). Elle est due à Jacques Chiesaz, maçon de la Valsesia (Piémont) installé au village : commencée en 1696, elle est achevée, et payée en 1699.
Elle a malheureusement été décoiffée à la suite de la chute d’une pierre dans le chœur (la voûte peinte a été démolie) dans les années 1930, et décrépie, ce qui convient mal à son style.

On descend à l’église. En effet, une avalanche de terre à la fin du Moyen-âge (?) a ruiné le Prieuré roman auquel l’église appartenait, et surélevé le niveau du sol. Mais à l’époque, l’entrée de l’église romane se trouvait au nord, côté vallée. En 1696, elle est reconstruite, et « retournée »; problème : avec l’entrée vers le sud, les eaux de pluie se précipitaient souvent dans la nef!

Au XXe siècle, la création de la route a encore surélevé le niveau de la chaussée.

Autre sujet de curiosité : les statues.
En fait, on voit sur les photos anciennes que la façade crépie, montrait une décoration de faux pilastres en stuc, sur une surface crépie. Pas de statues – mais le fantôme de leurs niches se voyait par temps de pluie.
Puis la façade a été « nettoyée », les statues sont réapparues… Enfin… 2 sur 3 : on ignore qui logeait à gauche.
Au milieu, St-Martin, le patron de l’église, dans sa tenue d’évêque.
À droite, François de Sales (la tête est disproportionnée, mais on sait… que l’évêque d’Annecy avait une grosse tête).
Leurs postures déhanchées invitent à voir là des statues baroques (période 17-18e siècle) – dues à Jacques Chiesaz?
Pourquoi furent-elles longtemps murées ? On voit que leurs bras ont été « rabotés », pour ne pas dépasser. Avaient-elle déplu ?
Ou bien les Chamoyards ont-ils trouvé ce moyen de les soustraire à la colère révolutionnaire, après avoir vainement tenté de démonter celle de gauche ? (elles ont manifestement été « modelées » en place). Mystère!

Tournons-nous maintenant vers l’entrée du château, en haut de la place.

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Le château

Il n’est pas facile à observer, ce château! On voit bien les deux tours d’entrée, en revanche.
Elles semblent dater du Moyen-âge, avec un aménagement des meurtrières au XVe siècle (la forme est adaptée aux nouvelles armes à feu: à cette époque, les archers ont disparu  des ressources guerrières). On sait que les tours ont été rabattues à la Révolution, aux frais du seigneur (un vieux baron qui n’avait pas émigré, et fut autorisé à rester dans son château… séquestré).
Cette porte s’ouvre dans un mur d’enceinte aux pierres parfois énormes; il était autrefois ponctué de tours rondes, toutes disparues sauf une (rabattue), au sud-ouest près du ruisseau.

Le château fut une place forte d’importance, par sa situation tout près de l’entrée de la Maurienne.
La partie la plus ancienne, qui donne sur le parc, daterait du 13e siècle (Moyen-âge). Elle a gardé ses tours d’angle rondes. On distingue dans les murs à l’ouest et nord de nombreuses reprises, des machicoulis peut-être, une archère sûrement.
Bien sûr, la façade ouest a été remaniée, ouverte au soleil.
Et les fossés (au moins 2 selon les Archives) ont été comblés.

Les 2 ailes qui s’avancent vers la porte d’entrée sont probablement plus récentes (16-17e siècles ?)

Dans le parc, sous les arbres, un étang est alimenté par un bief que nous verrons aussi au Pont de Montendry, et à la Scierie. Son usage n’était pas seulement récréatif : il permettait de réguler le débit de l’eau pour la scierie.

Au 16e siècle (fin du Moyen-âge), un labyrinthe végétal ornait un coin du parc; car la famille Seyssel – de la Chambre qui possédait alors ce château (et bien d’autres) était puissante, riche et cultivée.
Diverses parties du château sont inscrites sur la liste des monuments Historiques.

 

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Meutrières
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La maison de Gallis

Elle date probablement de la fin du 17e siècle, et porte encore la marque de la noblesse de ses propriétaires de l’époque (les épis de faitage, le pigeonnier) : aux 18 et 19e siècles, les diverses branches de la famille de Gallis habitaient l’une cette maison sous le château, et l’autre la maison forte de Villardizier.

On continue ? Remontons le nez au vent la grand’rue – aujourd’hui rue Michel Jandet-, sans nous attarder, en direction de Champlaurent, jusqu’au pont.

La maison de Gallis

La maison de Gallis

Sur la place, sous les platanes (plantés en 1850), cherchez la Maison de Gallis.

Sur la place, sous les platanes (plantés en 1850), cherchez la Maison de Gallis.

Au milieu du 20e siècle, au temps où Chamoux était une destination de vacances, une pension de famille, "La Glycine", accueillait les touristes.

Au milieu du 20e siècle, au temps où Chamoux était une destination de vacances, une pension de famille, "La Glycine",…

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